Thèse de doctorat de littérature française

consacrée à Georges Eekhoud


EEKHOUD L'ÉTRANGER

La vie et l'œuvre d'un écrivain belge méconnu1.

Mirande LUCIEN

Direction : Philippe Bonnefis
Université Charles-De-Gaulle Lille III
U.F.R. de lettres modernes

Constitution du jury :
Philippe Bonnefis, professeur à l'Université de Lille III,
Christian Berg, professeur à l'Universitaire Instelling Antwerpen
Pierre Masson, professeur à l'Université de Nantes,
Henri Mitterand professeur émérite à Paris-Sorbonne, professeur à Columbia Univesity.

Date de la soutenance : le 24 janvier 19972,


Cette thèse est constituée de trois parties distinctes, très différentes les unes des autres.

La première est une biographie de Georges Eekhoud, écrivain flamand de langue française. (Anvers 1854-Bruxelles 1927). Elle établit la vérité sur ses origines, moins patriciennes qu'il ne l'avait laissé entendre, montre son implication dans le mouvement anarchiste et apporte la preuve de l'homosexualité militante de l'auteur d'Escal-Vigor. La vie de l'homme engagé et généreux est replacée dans le contexte de son pays à l'aube de son histoire nationale, à une époque où celui-ci est au centre des tentations expansionnistes de la France comme de l'Allemagne.

La deuxième partie présente une centaine de documents iconographiques, mis en relation avec des textes, inédits pour la plupart. Les photos qui proviennent essentiellement des archives personnelles de l'auteur sont des photos de famille ou des images qui inspirèrent l'écrivain. Une bonne dizaine de clichés sur verre sont attribués à Georges Eekhoud lui-même.

La troisième partie est une lecture de l'œuvre axée essentiellement sur les différentes versions de La Nouvelle Carthage et de Voyous de velours ou l'Autre Vue. Mon objectif a été de faire apparaître l'imaginaire d'un fétichiste qui a fait jouer un rôle important à cette matière souple, colorée et odorante qu'est le velours. Mon travail fait une place particulière au velours des culottes de peine, mais aussi aux yeux et à la voix.

 

Georges Eekhoud a man of nowhere
The life and works of an ill-known belgian writer

This thesis consists of three distinct parts, differing greatly from each other.

The first part is a biography of Georges Eekhoud, a French-speaking Flemish writer (Antwerp 1854-Brussels 1927). It aims at re-establishing the truth about his family, which was less patrician than he would have people believe. It shows his involvement with the anarchist movement and brings proofs of the militant homosexuality of the author of Escal-Vigor.

The life of this generous and committed man is shown in the context of his native country at the very beginning of its history as a nation, at a time when Belgium was a prey to the expansionnist ambitions of both France and Germany.

In the second part, about a hundred iconographic documents are shown in relation to some texts, most of which were unpublished to this day. The photos, which are mostly taken from the writer's private archives, are family portraits or images which fed the author's imagination. Over ten glass plates were very likely taken by Georges Eekhoud himself.

The third part is a re-reading of Georges Eekhoud's work, based essentially on the various editions of La Nouvelle Carthage and on Voyous de velours ou L'Autre Vue. I have tried to bring to light the fantasies of a fetishist who attributed a primordial part to velvet, that supple, colourful, odorous textile matter. My work specially concerns the part played by the velvet of working breeches, as well as by eyes and voices.

 

1proposition pour un titre en anglais : Georges Eekhoud a man of nowhere
The life and works of an ill-known belgian writer
id en néerlandais : Eekhoud de onbekende man. De leef and werk van een belgische onbegrepend scrijver

2mention : "Très favorable. Avec les félicitations du jury"


 

Mirande LUCIEN : DEA en Analyses linguistiques et littéraires et sciences de la communication consacré à Georges Eekhoud.
Lille 1991

 

Travail constitué de trois parties :

• 1. Une édition dactylographiée et annotée des années 1895-1905 du Journal inédit de Georges Eekhoud conservé aux Archives et musée de la littérature à Bruxelles.

[169 pages dactylographiées soit une goutte d'eau par rapport à la totalité du Journal inédit]

• 2. Un choix d'articles parus dans Le Mercure de France à la même époque.

• 3. "Un savoureux enfer" ou La Naissance d'un roman.

La reconstitution, à partir du Journal, de l'histoire d'un roman : L'autre vue, publié en 1904 au Mercure de France et republié en 1926, à Bruxelles, sous le titre Voyous de velours ou L'Autre vue.


 


éditions présentées et annotées des œuvres de Georges Eekhoud


Aux éditions Séguier.

Georges Eekhoud, Escal-Vigor, Paris, Séguier "Bibliothèque décadente" 1996, 319 p.

Le texte, publié pour la première fois au Mercure de France en 1899, est ici encadré par une présentation et d'importantes annexes.
Dans la présentation j'ai situé l'œuvre dans la carrière de son auteur et dans son contexte historique. J'ai longuement évoqué le procès qui a été intenté à Georges Eekhoud en 1900, devant les Assises de Bruges, à l'occasion de cette publication et les réactions suscitées par ce procès en Belgique et en Allemagne à l'époque où naissait "l'homosexualité".
En annexe j'ai choisi de faire figurer
• Une chronologie détaillée de la vie de Georges Eekhoud.
• Le recensement des différentes éditions d'Escal-Vigor.
• Un choix de critiques ou de comptes rendus sur Escal-Vigor et le procès auquel il a donné lieu.
• Un conte de Mes Communions intitulé "Climatérie" et qui traite un thème voisin de celui du roman.
• Un extrait d'une lettre de Georges Eekhoud à son ami Sander Pierron



Aux éditions GKC.

Georges Eekhoud, Le Quadrille du lancier et autres nouvelles. Lille, Cahiers GKC, 1992. 151 p.

Georges Eekhoud a publié plusieurs recueils de nouvelles et a donné pour chacun d'entre eux plusieurs versions en y introduisant d'autres nouvelles ou en faisant passer certaines nouvelles d'un recueil dans un autre. Je me suis autorisée à regrouper cinq nouvelles, en opérant un choix partial -et de ce fait peut-être contestable- autour du "Quadrille du lancier".
J'ai fait précéder les nouvelles d'une brève biographie de Georges Eekhoud qui intégrait les résultats de mes recherches en cours et permettait de rectifier quelques contrevérités énoncées jusque-là.
Dans la postface, j'ai suivi quelques-uns des fils du réseau d'obsessions et de fantasmes qui se nouent dans les nouvelles choisies. Le volume est enrichi d'un album de photos. Le dossier est constitué de retirages de clichés sur verre réalisés par Georges Eekhoud et ses amis du Cercle photographique de Schaerbeek, au cours d'un séjour à Zoersel, probablement en 1905.

Georges Eekhoud Mon bien aimé petit Sander. Lettres de Georges Eekhoud à Sander Pierron 1892-1927, Lille, Cahiers GKC, 1993. 243 p. (plus photographies).

Les 224 lettres publiées ici pour la première fois sont conservées à Anvers au Musée et Archives de la vie flamande (AMVC). Elles sont suivies de six lettres de Sander Pierron à Georges Eekhoud conservées à Bruxelles aux Archives et Musée de la littérature. La préface éclaire la relation longue et fondamentale entre ces deux hommes et la situe dans son cadre historique et géographique. Le dossier de photographies originales qui clôt le livre vise à faire revivre une époque et une intimité.

"Il faut admirer le courage des cahiers GKC qui ont édité les lettres de Georges Eekhoud à Sander Pierron; car, de manière injuste, le premier est un romancier peu connu chez nous [...] Il faut admirer aussi Mirande Lucien qui a préfacé, postfacé, annoté ces lettres et a traduit celles qui furent rédigées en anglais.
cette correspondance apporte des informations précieuses sur les milieux intellectuels et artistiques belges : préoccupations sociales et internationalistes, foisonnante vie littéraire qui ne se coupe pas de la peinture et de la musique, rapports des écrivains avec la France, particulièrement avec les éditions du Mercure de France.
On suit surtout l'évolution de la passion éprouvée par Eekhoud pour Sander Pierron, plus jeune que lui de vingt années. Eekhoud forme son cadet à la vie et à la littérature (Pierron deviendra romancier) dans une relation socratique, acceptée par les épouses des écrivains."
Paul Renard in Nord' juin 1994, p. 115.

 

Christopher Marlowe Edouard II . Traduction et préface de Georges Eekhoud. Lille, Cahiers GKC, 1994, 108 p.

La traduction reprise ici est celle que Georges Eekhoud a publiée en 1896 à La Société nouvelle, maison d'édition de la revue du même nom. Elle est précédée d'un très long extrait de la préface d'Eekhoud qui accompagnait cette traduction et qui était l'aboutissement d'une série d'articles sur le théâtre élisabéthain publiés dans La Société nouvelle entre 1892 et 1896.
Ma propre préface retrace l'histoire de cette étude et de cette traduction et évoque le rôle joué par Eekhoud et ses compatriotes dans la découverte, par le public de langue française, des grands textes anglais, et allemands et de la littérature des pays du nord.



Georges Eekhoud Un illustre uraniste. Choix de textes et présentation de Mirande Lucien et Patrick Cardon, traductions de Charles Adam. Lille, Cahiers GKC, 1996, 55 p
.

Cette plaquette est organisée autour d'un texte de Georges Eekhoud, totalement inconnu - dont le titre complet est "Un illustre uraniste du XVIIème siècle, Jérôme Duquesnoy, sculpteur flamand "- publié en français, en 1900, dans le Jahrbuch für Sexualzwischenstufen mit besonderer Bëruksichtigung der Homosexualität dirigé par Magnus Hirschfeld. Autour de ce texte, sont regroupés des traductions d'articles sur Eekhoud, publiés dans la même revue et d'autres textes d'Eekhoud peu connus donnés à la revue française Akadémos.

 



publication en revue

 

"Un savoureux enfer" Naissance d'un roman :Voyous de velours ou L'Autre Vue de Georges Eekhoud. Paru dans Textyles , (Revue des lettres belges), nov. 1991, p. 301-314
L'article reconstitue la genèse du roman de Georges Eekhoud L'Autre vue publié au Mercure de France en 1904 à partir du Journal d'Eekhoud encore totalement inédit.

"Georges Eekhoud" Paru dans un Bulletin des amis d'André Gide consacré à Gide et les Belges, n° 97, janvier 1993, p. 65-78.
C'est l'intégralité des lettres retrouvées de Gide à Eekhoud et d'Eekhoud à Gide qui sont ici commentées et publiées avec l'autorisation de Madame Catherine Gide et des AML, à Bruxelles.


"Le Coq rouge, un boute-feu bruxellois". Paru dans La Revue des revues , n° 15, 1993, p 42-53.

L'article retrace avec minutie l'histoire du Coq rouge , revue créée à Bruxelles en 1895 autour de la figure de Georges Eekhoud. Le titre provient de l'expression campinoise "faire chanter le coq rouge" qui signifie mettre volontairement le feu au toit du voisin. Cette publication anarchiste, dans laquelle on trouve les signatures de Maeterlinck, Verhaeren et Gide, a permis un large débat esthétique et politique


"Georges Eekhoud et l'Anarchie ou Les Capiteuses Tanières de la révolte"
Paru dans Littérature et Nation, Publication de l'Université François Rabelais Tours, Numéro 19, 1998.

Publication sur Internet

"Georges Eekhoud et ses éditeurs "
Le Séminaire gai (rubrique articles), 1998

 

"UNE LIAISON SENTIMENTALE DANS LE BRUXELLES 1900."
Le Séminaire gai (rubrique articles), 1998


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