Georges Eekhoud, du régionalisme à la question homosexuelle
1888, publication de la Nouvelle Carthage
En 1888, les principaux écrivains belges de langue française, de la génération de La Jeune Belgique, quittent un à un Bruxelles pour se fixer à Paris. Georges Rodenbach est le premier à s'y installer en janvier 1888. L'année suivante, André Fontainas revient y vivre et y accueille Francis Nautet. Cette année-là, Verhaeren comme Charles Van Lerberghe y font plusieurs séjours, et Eugène Demolder s'installe en Seine-et-Oise. Albert Mockel, le liégeois, fondateur de La Wallonie, se fixe définitivement dans la capitale française en 1889. La Jeune Belgique senlise dans des querelles idéologiques et personnelles et cest Le Mercure de France, créé par Valette en 1890, qui va bientôt constituer un pôle dattraction. Eekhoud, lAnversois de naissance, qui réside à Bruxelles depuis 1882, reste en Belgique. Il y restera toute sa vie.
En 1888 il publie chez Henry Kistemaeckers la première version de La Nouvelle Carthage. La version dite définitive publiée en 1893 et couronnée la même année par le prix Quinquennal de littérature lui apportera la reconnaissance nationale. Pour cela il a étoffé le roman de 1888 de chapitres nouveaux. Luvre est devenue le roman dune ville : Anvers. Laurent Paridael, le personnage principal, sest affirmé, il a osé fréquenter les « runners », ces écumeurs du port au sexe indécis. Mais surtout, Eekhoud ne le laissera pas là, puisque Paridael est aussi le héros des Voyous de velours de 1904.
Au sens politique du mot, on ne peut vraiment parler de régionalisme quà propos de deux romans dEekhoud : Les Milices de Saint-François et Les Fusillés de Malines. Le premier met en scène des paysans mobilisés autour de leur curé et de leur seigneur pour lutter contre les « libéraux» « inspirés par le mépris de lautonomie patriale et le lucre égoïste » (p. 100 et 101) Le second roman se situe à lépoque révolutionnaire et raconte la révolte des paysans prêts à mourir pour « Dieu et la patrie ». Mais en fait on considère quEekhoud est un romancier régionaliste parce quil a situé lintrigue des deux romans et surtout des deux recueils de nouvelles : Kermesses et Nouvelles Kermesses, publiés avant La Nouvelle Carthage, dans la Campine : une région de landes à peine assainies, un pays écarté et sauvage situé au nord dAnvers. Ce sera vrai aussi pour les recueils de la maturité. Or ce nest pas le pays qui retient Eekhoud - il constitue le plus souvent la caisse de résonance des passions- mais les hommes qui en sont issus. Il peut les rencontrer dans les rues de Bruxelles où ils viennent exécuter les grosses besognes de terrassement et ils sont proches, nous le verrons, du peuple bruxellois des faubourgs. Eekhoud nest pas tant le romancier dune terre que celui dune race. Cette race est la résultante dun incessant bouturage à ce carrefour de lEurope, que tous les peuples « occupèrent ». Ils ont en commun une langue à lépoque méprisée : le flamand, qui à Bruxelles se mélange au français pour constituer un étrange « baragouin » comme dit Eekhoud.
Georges Eekhoud fut un marcheur infatigable et, dans son journal, il raconte des promenades qui donnent lieu à des repas champêtres : « Pique-nique dans un estaminet près de Jette, excellentes, nobles gens : la vieille, la cabaretière, un bon gars placide, le petit garçon, consommateurs sympathiques. Tout ce monde samuse de nous voir préparer le thé avec des instruments perfectionnés. Braens leur remet une bouteille de vin à peine entamée. Ils se la partagent fraternellement [
] Tout cela émouvant. Douce et poignante mélancolie. Ah les braves curs de mes flamands de Brabant, si près de la capitale égoïste et sceptique, frivole ! Nostalgie profonde ! mes gars ! mes gars !
Jen ai le cur gros et il me pèse
me poigne encore ! » Ce sont « ses gars », ses « modèles » qui retiennent Eekhoud en Belgique. « Comme mon cur, écrit-il à Iwan Gilkin, le tien ne bat ferme que chez nous. » (Dédicace sur lexemplaire des Fusillés de Malines qui lui est destiné.)
La Campine nest pas le pays où Eekhoud a grandi : lui-même était un petit citadin. La Campine est le pays de sa femme, une campagnarde de sept ans son aînée, longtemps « en service » chez sa grand-mère. Cest un pays emprunté, où il nest pas chez lui, où il reste toujours un « monsieur » et la race évoquée est et elle nest pas, elle est le blanc sur lequel sinscrivent ses fantasmes homoérotiques. Le message de la nouvelle intitulée « Le suicide par amour » est que lobjet damour nexiste jamais en soi, il est le résultat dun effort de synthèse et dabstraction : « il surgira dans les effluves des parfums et les ondes des harmonies auxquels sattachent les plus intimes souvenirs ; [il] possèdera la voix pathétique de tes obsessions musicales, la couleur de ses vêtements sera puisée à la palette de tes peintres aimés, mieux, empruntée aux haillons des libres voyous qui lui servirent davant-coureurs » (Cycle Patibulaire, p. 232). Lorsque lobjet imaginaire est parfaitement constitué, lémotion peut conduire à la mort appelée ici « le suicide par amour ». À linverse, la perspective de mourir et dêtre enterré entretient un espoir : « mincorporer, atome par atome et cellule par cellule, en toutes ces jeunes adolescences, éternel printemps de ma patrie ! (Voyous de velours, p. 160)
Le Journal et la correspondance dEekhoud montrent que lécrivain a eu de nombreuses relations sexuelles avec des ouvriers rencontrés dans des terrains vagues, quil entraîne dans des chambres payées à lheure ou au mois. Pour cela nulle trace de culpabilité. Sa seule appréhension était bien prosaïque : la crainte des maîtres chanteurs. Mais si le plaisir procuré par ces jeux dapproche et de drague, la joie sauvage, par corps interposé, de sapproprier une terre, constitue lessentiel de son inspiration littéraire, il sent bien quil lui faut sautocensurer pour être publié et que, si la critique le célèbre cest parce quelle le lit mal. Elle voit dans son amour fanatique une préoccupation dordre social. Lui dessiller les yeux serait dangereux. La crainte quil éprouve à publier, en 1892, son Cycle patibulaire en Belgique est sur ce point exemplaire : « Par ces temps de persécution littéraire, je crois sage, mon cher Kistemaeckers, de ne publier mon Cycle Patibulaire que pour prendre date, c'est-à-dire à un très petit nombre d'exemplaires qui ne seront pas mis en librairie, et dont nous forcerons le prix pour rebuter les lecteurs compromettants. » Le livre enrichi des nouvelles les plus explicites sur lamour dun homme pour un autre homme paraîtra à Paris, au Mercure de France en 1896 suivi en 1897 par Mes Communions. Or Eekhoud est profondément patriote, attaché à une Belgique unitaire dont la régionalisation actuelle ne donne plus quune idée assez imprécise. Si laccueil de Paris le flatte, il fait aussi de lui un exilé de lintérieur.
Les contacts quil peut avoir avec les écrivains français sont de ce point de vue décevants. En 1897, quand il rencontre pour la première fois André Gide, de passage à Bruxelles, son enthousiasme est grand et il croit avoir décelé une connivence, mais il sest trompé : Corydon est loin encore et Gide ne lui en fera jamais lhommage
Quand il est trop déçu, Georges Eekhoud se réfugie parmi les païens anglais du XVIème siècle, qu'il traduit ou commente : « J'ai porté avant-hier la fin de ma traduction de Philaster chez Monnom ; je l'avais terminée lundi. Oh le plus pur chef-d'uvre de souffrance, de sacrifice et de bonté : c'est bien dans ce monde que je trouve quelques contemporains » écrit-il, à son ami Sander Pierron ( p.121).
Par ailleurs, il existe depuis une trentaine dannées des livres où sous couvert danalyse médicale on parle de ceux quon appelle les uranistes. Dans le silence hypocrite des pays puritains les cas quon y décrit, les douleurs quon y évoque touchent bien des solitaires. Cest pour cette raison que, dans la bibliothèque dEekhoud, on trouve la traduction française de 1895 de la Psychopatia sexualis de Richard Krafft-Ebing. Il en a coché de nombreux passages tantôt avec le côté bleu, tantôt avec le côté rouge de son crayon bicolore. On y trouve aussi des livres d'Havelock Ellis, d'Otto de Joux, d'Albert Moll, et enfin de Carl Heinrich Ulrichs. À quoi il faut ajouter Les Annales de l'unisexualité, de Raffalovich, des exemplaires de Sexual-Problem, revue dirigée par Max Marcuse ou encore dAnthropophytheia publiée sous la direction du docteur F.S. Krauss de Vienne. On trouve encore des numéros des Archives d'anthropologie criminelle de médecine légale du docteur Alexandre Lacassagne et d'Archiv für Kriminal-Anthropologie und Kriminalistik. Cest que Georges Eekhoud, du fait de ses études en Suisse, lit parfaitement langlais, mais aussi lallemand, chose rare, à lépoque, chez les lecteurs francophones : quon songe au temps que, pour cette raison, luvre de Freud mettra à pénétrer en France. Eekhoud est informé des débats qui ont lieu en Allemagne depuis le milieu du siècle à propos de ce quon se met à appeler lhomosexualité. Deux grands courants sy manifestent parfois antagonistes, parfois stratégiquement unis. Le premier, plus poétique, est animé par Adolf Brand. Pour lui homosexualité et anarchie vont de pair : il y a lieu daffirmer le droit de lindividu sur son propre corps et de refuser toute intervention de lÉtat ou des Églises. Autour de lui, on trouve des artistes qui refusent la société industrielle, ressentent de la nostalgie pour la liberté de la Grèce antique et sont essentiellement pédérastes. Brand fonde la revue Der Eigene en 1896. Le titre doit beaucoup au livre de Max Stirner Der Einzige und sein Eigentum. Eekhoud connaît luvre de Stirner qui, comme lui, écrit dans la revue La Société Nouvelle de Fernand Brouez, le méconnu. Cest à lintérieur de Der Eigene que se développe la notion de « Lieblingsminne ». Brand fonde aussi en 1903 la « Gemeinschaft des Eigenen » avec Benedict Friedländ qui à son tour est un des fondateurs du Jung-Wandervogel. Chez les Wandervogels, lamour de la nature parcourue, sac au dos, va de pair avec lamour du peuple et le patriotisme. Tout cela se retrouve dans luvre dEekhoud. En 1906 paraît dans Der Eigene « Une mauvaise rencontre », et, en 1907, « Le Suicide par amour », deux nouvelles dEekhoud traduites par Richard Meienreis.
Mais depuis 1895 et la condamnation dOscar Wilde à deux ans de travaux forcés, les temps portent aussi à la militance. Lunification de lAllemagne a entraîné la généralisation de larticle 175 du code pénal prussien qui criminalise les relations homosexuelles. En mai 1897 le docteur Magnus Hirschfeld fonde à Berlin le Wissenschaftlich-humanitäre Komitee ou WhK., dont la devise est « per scientiam ad justitiam ». Son but immédiat est de militer pour labolition de larticle 175 par une série de pétitions adressées aux pouvoirs publics. En fait, cest le premier acte dune longue histoire de labolition, à travers le monde, des mesures de discrimination qui visent les homosexuels et de la reconnaissance de leur identité propre. Cette reconnaissance passe dabord par lacceptation et la valorisation de leur image à leurs propres yeux. Au départ de laction dHirschfeld, il y a le suicide dun de ses proches. Ce nest pas le lieu décrire cette histoire, mais on peut comprendre quEekhoud, qui ne trouve pas dinterlocuteur en Belgique ou en France, se soit intéressé passionnément à laction de ce comité, dont il a eu connaissance très tôt. Dans ses mémoires publiées en 1922-23, Hirschfeld évoque Eekhoud dans le chapitre intitulé « Les fondateurs du WhK et les premiers membres » Dans dautres chapitres, il évoque la visite rendue à Eekhoud en 1904 et leurs promenades dans les quartiers à voyous. Dans la bibliothèque dEekhoud on trouve deux livres de Magnus Hirschfeld, celui de 1904 porte la dédicace « À Georges Eekhoud, en signe de remerciements sincères pour le beau livre L'Autre Vue et en témoignage fidèle ». En 1897, le comité entreprend la publication régulière de ce quon traduit généralement par « Annales des sexualités intermédiaires et en particulier de l'homosexualité ». Cest dans ce « Jahrbuch » quEekhoud va être salué par des intellectuels comme un écrivain qui parle de lhomosexualité avec sincérité et talent. En 1900, en préface à un article en français signé par Eekhoud, Eugen Willem, juriste Starsbourgeois et membre influent du comité, écrit dans les « Annales », sous le pseudonyme de Numa Praetorius, une longue présentation, très orientée, de luvre de Georges Eekhoud. On y lit que « Cette manière d'appréhender l'homosexualité à travers la littérature, cette percée au cur de l'amour uraniste, c'est précisément ce qui rend l'uvre d'Eekhoud précieuse en même temps qu'indispensable pour quiconque s'occupe de la question de l'amour antiphysique. » [
] Il établit alors le catalogue détaillé des nouvelles dEekhoud explicitement homosexuelles.
Évoquant enfin Escal-Vigor, roman paru en 1899, il dit : « c'est peut-être le plus beau roman uraniste. [
] On y décrit l'amour qu'un jeune comte paré de toutes les vertus de l'esprit et du corps, voue à Guidon, simple garçon de la campagne. [
] En même temps, le roman nous donne à voir les combats et les tourments de l'âme par lesquels doit passer un homosexuel avant d'être en mesure de reconnaître sa nature et de comprendre que son amour est légitime.[
] Partout le comte se heurte à la méfiance, la calomnie, la méchanceté et la haine [
] Une grandiose scène finale, haute en couleurs, dépeint la fin tragique de l'être aimé. Durant un jour de liesse populaire où la sensualité du peuple célèbre de véritables orgies, il est tué par des femmes en furie, de véritables bacchantes »
Escal-Vigor est, dans luvre dEekhoud, un roman exceptionnel. Laction ne se situe pas dans tel ou tel village ou dans un faubourg identifiable, mais dans une île à la fois imaginaire et parfaitement inimaginable tant les contraires sy côtoient. Henry de Kehlmark, le héros est noble et le roman est placé sous légide de Conradin et de Frédéric de Bade. Cest avant tout un roman érastique : lunique objectif dHenry est léducation de son aimé par lart et le sport, dans la pure tradition grecque ou dans celle des collèges anglais. Il veut faire de cet être élu un être exceptionnel pour partager avec lui un amour sublime. Seule, dans Escal-Vigor, la souffrance est bien réelle, mais pas assez forte pour faire taire lultime proclamation : « Si javais à revivre, cest ainsi que je voudrais aimer dussé-je souffrir autant et même plus que je nai souffert ». (p. 261). Une machination se met en place, le livre quon na pu voir en vitrine à Bruxelles est trouvé chez un libraire de Heist-sur-mer et l'auteur est appelé à comparaître devant la Cour d'Assises de Bruges, les 25, 26 et 27 octobre 1900. La presse est partagée. Les écrivains belges et français se mobilisent à lannonce du procès au nom de la liberté de lArt. Eekhoud est accusé doutrage aux bonnes murs. Une lettre à Valère-Gille, convoqué comme témoin, montre sur quels arguments il entend construire sa défense : « Est-il besoin de vous dire que mon intention en écrivant Escal-Vigor a été uniquement de dépeindre le phénomène douloureux de l'amour entre hommes, n'impliquant aucune pratique ordurière, mais promptement interprété par la foule comme une affection matérielle contre-nature, supposition calomnieuse qui n'a manqué à aucun des grands hommes qui se sont trouvés dans ce cas et dont j'ai voulu conter l'histoire en la plaçant dans un milieu que j'aime et avec des personnages analogues à tous ceux de mes autres uvres. » Eekhoud est acquitté, mais dans lopinion publique belge les dégâts sont réels. En France, le livre connaît un succès de scandale et les réimpressions se succèdent. En Allemagne « la cause » a trouvé son martyr et les témoignages dintérêt ou de sympathie affluent. La traduction en allemand sort en 1903. Le Journal dEekhoud, muet de 1899 à la fin de 1901, permet toutefois daffirmer quen janvier 1902 Eekhoud travaille déjà à ses « voyouteries ». Le livre sort en 1904 sous le titre Lautre vue pour devenir ensuite Voyous de velours ou LAutre vue, livre que nous avons déjà évoqué, puisque son héros est le même que celui de La Nouvelle Carthage. On peut affirmer que le procès de Bruges na pas cassé la plume dEekhoud. Dans LAutre vue il nest pas question de proclamer que la nature de lhomosexuel est « juste ou légitime » mais de donner voix au désir, de le laisser sexprimer avec jubilation. Nulle part ailleurs, les fantasmes dEekhoud ne sont mieux visibles : son amour pour une race dhommes dont les caractéristiques sont révélées par le velours chatoyant, odorant, maculé, torturé de leur culotte de peine érigée en fétiche. Cette fois la littérature y a gagné, mais lhomme, lartiste, le notable est définitivement discrédité aux yeux de ses compatriotes. « J'avoue que des livres de ce genre me paraissent sortir des limites de l'art. Ce sont les confessions d'un malade bien plus que les impressions d'un artiste » écrit un ami de Georges Eekhoud, dans LArt Moderne. (Georges Rency 1905 p.44).
Nous sommes en 1905, Freud publie ses Trois essais sur la théorie sexuelle. Sil ny voit plus lhomosexualité comme un crime quil faut condamner, il la considère comme un déficit sexuel. En Angleterre comme en Allemagne elle reste un crime, tous les efforts des partisans de la révision de larticle 175 ont échoué. Sest ouvert alors le temps des grands procès. Fritz Krupp harcelé par les accusations sest suicidé en 1902, le général Hector Mac Douglas a fait de même en 1903. En 1907 éclate laffaire Eulenbourg qui éclabousse tout lentourage de Guillaume II. En 1909 se tient, à Paris, le procès Renard qui, de son propre aveu, incitera Gide à écrire Corydon. Eekhoud fait régulièrement allusion dans son Journal à ces sujets qui laffectent gravement et conserve des coupures de presse. Le 15 février 1909, il écrit dans son Journal : « Tous ces jours-ci jétais bien triste, bien énervé ! Le plus désespéré nest-ce pas lhomosexuel ! »
Ainsi se déroulent, de manière morose, les dix années qui le séparent de la première guerre mondiale pendant laquelle simposera à lui le terrible devoir de haïr ceux qui lont aidé à se connaître et lui ont donné fugacement limpression dappartenir à une grande fraternité. Ses prises de position nuancées à légard du mouvement flamand soutenu par les Allemands, lui vaudront en 1918 dêtre destitué de toutes ses charges, y compris celles qui lui permettent de subvenir à ses besoins. Le Mercure de France lui ferme sa porte pour ne pas être affecté par des querelles entre Belges. Les réhabilitations seront bien tardives, lhomme est usé et incapable de bénéficier de lembellie des années 20. Rien ne dit dailleurs quil aurait trouvé son compte dans ce grand bal où les masques sajustent de plus en plus près et où quelques feux de joie annoncent déjà les grands bûchers du fascisme.
Georges Eekhoud Les Milices de Saint-François, (Bruxelles, Imprimerie Vve Monnom, 1886). Georges Eekhoud, Cycle Patibulaire, deuxième série, (Bruxelles, La Renaissance du livre, 1927). Mon bien aimé petit Sander. Lettres de Georges Eekhoud à Sander Pierron. Texte établi et annoté par Mirande Lucien, (Lille, Cahiers G.K.C .,1993). « Georges Eekhoud Ein Vorwort » par Numa Praetorius in Jahrbuch für Sexualzwischenstufen mit besonderer Berücksichtigung des Homosexualität, 1990, pp. 268-277. Traduit par Charles Adam pour Un illustre uraniste, (Lille, Cahiers G.G.C.,1996). Georges Eekhoud, Escal-Vigor (Paris, Séguier « bibliothèque décadente »,1966). Mirande Lucien, « Georges Eekhoud », in Bulletin des amis dAndré Gide, XXI,97, pp. 78-85. Mirande Lucien, Eekhoud le rauque (Lille, Presses universitaires du Septentrion « collection Objet »,1999). Le Journal de Georges Eekhoud est inédit et se trouve à Bruxelles aux AML
Mirande LUCIEN - 2003